Morphologie |
On divise le corps du cloporte en trois parties principales : la tête,
le péréon et le pléon. |
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Le péréon et le pléon sont recouverts de plaques celles du dos sont appelées tergites et celles du ventre sternites. Il y a sept tergites sur le péréon (ou sept péréonites) et cinq tergites sur le pléon (ou cinq pléonites). Une paire de pattes ou péréopodes est insérée sur le coté ventral de chaque segment du péréon. Les péréopodes ont six articles (voir dessin). |
La "sixième" paire de pléopodes, de morphologie très différente, se nomme uropodes. D'après des observations personelles, une de leurs fonctions
serait d'amener l'eau vers les pléopodes permettant leur hydratation. Ainsi
j'ai pu observer que des cloportes (gardés en captivité quelques temps sans eau), trempent leurs
uropodes dans les gouttes et exercent avec leurs uropodes des mouvements de
l'extérieur vers l'intérieur, l'eau remonte alors jusqu'aux pléopodes qui
entament alors des mouvements de fermeture et d'ouverture. |
On différencie les mâles des femelles par les deux
premières paires de pléopodes qui sont très modifiés chez le mâle.
Ainsi les endopodites sont transformés en stylets
orientés vers l'arrière et les exopodites s'ornent de soies, de pointes ou de sinuosités. Les femelles n'ont pas de tels pléopodes (voir dessin ci-dessus).
Les pléopodes des mâle sont de formes très variés suivant les espèces (voir photo ci-dessous), chez les grosses espèces le sexage à l'aide d'une petite loupe (10x) est aisé. Ces organes de reproduction sont utilisés pour différencier les espèces quand les autres critères externes laissent des doutes.
Endopodite d'un premier pléopode d'un mâle de |
Paire d'exopodite des premiers pléopodes d'un mâle de |
La durée de vie moyenne d'un cloporte est de 2 à 3
ans.
La reproduction est interne et les oeufs sont incubés dans une
poche à couver (le marsupium) remplie d'un liquide qui
leur évite de souffrir de la sécheresse de l'air. Le
jeune cloporte, dans les premières semaines suivant
l'éclosion reste dans le marsupium.
Vingt quatre heures après la sortie de cette poche, les jeunes
munis de six paires de pattes effectueront une première mue qui
leur apportera leur septième paire de pattes.
Les mues se succéderont chez les juvéniles jusqu'à
leur maturité sexuelle environ un an plus tard.
A ce stade, les mues deviendront moins fréquentes. Toutefois,
ceci peut changer selon les aires géographiques, les conditions
et les espèces.
Ainsi l'espèce très commune, Philoscia muscorum, dans les prairies
dunaires, présente une particularité. Parmi les individus nés une même année, une partie
des jeunes devient mature au bout d'un an, l'autre deux ans plus tard.
Cette flexibilité est un des facteurs permettant à ces
crustacés de coloniser de nombreux milieux "instables".
La mue des cloportes est très caractéristique car
elle s'effectue en deux temps :
- d'abord la partie postérieure avec les derniers segments du
péréon et le pléon
- puis la partie antérieure avec le céphalon et les premiers
segments du péréon
L'exuviation de la partie antérieure s'effectue 12 à
24 heures après l'exuviation de la partie postérieure.
Cette mue en deux temps est une économie calcique puisque la
calcification de la partie postérieure est concomitante des
processus de résorption de la cuticule antérieure.
Ainsi il n'est pas rare d'observer des cloportes avec un gros derière et l'avant du corps d'aspect vitré (la mue avant est en cours).
Les cloportes ont de façon générale un
régime végétarien et détritivore
(végétaux en décomposition) mais peuvent
s'attaquer aux végétaux vivants. Le fait d'être
détritivore permet, suivant certain auteur,
d'accélérer le processus de décomposition et aider
au retour essentiel des nutriment vers le sol.
Ils interviennent dans les pocessus de compostages ont peut ainsi en
compter jusqu'à 1000 par kilo de compost pour comparaison dans
ce même kilo on trouve environs 10 000 Colemboles, 2000 autres
insectes et larves, 10 000 Acariens, 20 gastéropodes (escargots,
limaces) et jusqu'a 1000 vers de terre.
Avec une autre échelle, dans un mètre carré de sol
forestier relativement fertile il y a 500 milliards de
bactéries, 500 millions de protozoaires, 20.000 vers du compost,
100 cloportes et 50 mollusques (source : Université de
bruxelles).
Même si les cloportes ne sont plus utilisés couramment
comme aliment ou médicament
par les hommes, du moins dans nos contrées, il leur reste de
nombreux prédateurs. Parmis ceux-ci les mille-pattes viennent en
premier mais il y aussi des crapauds, des lézards et gecko.
Sont également à citer de nombreux oiseaux
(par exemple le Rouge-Gorge) et Le Reniflard chuintant (Emunctator
sorbens, pour
plus dinfos).
Dans le monde des inverterbrés, les araignées sont des redoutables prédateurs et certaine se sont spécialisés dans la capture des cloportes. Ainsi les Dysdères (Dysdera sp), possèdent de grandes chélicères dont les crochets articulés horizontalement leur permettent d'être une des seules araignées à capturer et à ingèrer les cloportes.
Dysdera crocata attaquant un Porcellio scaber. |
Pholcus sp (?) enmaillotant un Porcellio, île Lavezzi (Corsica). |
Une autre araignée de la famille des Theriddidae a été aperçus mangeant des cloportes. Il s'agit de Steatoda bipunctata, cette araignée mange également des mouches, des opilions ainsi que d'autres araignées. Cette espèce est commune autour et dans les maisons dans toute l'Europe.
(source : Jones D., Guide des araignées et des opilions d'Europe, Ed Delachaux et Niestlé)
Sur un forum internet consacré aux araignées, Blaine Hebert émet l'hypothèse que Steatoda grossa, sans en être spécialisé, est une fréquente consommatrice Armadillidium vulgare.
Peter Smithers (Dept Biological Sciences, University of Plymouth), quant à lui, indique avoir vu des carcasses de cloporte sur des toiles d'Amaurobius similis (famille des Amaurobiidae).
Le cloporte est l'intermediare des maladies causées par un ascaride chez la Gélinotte huppée (pour plus dinfos) qui est un oiseau canadien. Ainsi parmi les causes de mortalité chez les jeunes Gélinottes, on compte les maladies transmisent par le Dispharynx, un ascaride nuisible s'attaquant à la Gélinotte par l'intermédiaire des cloportes qu'elle ingurgite. Il est très rare qu'une de ces maladies se rencontre chez l'être humain.
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